" A l'ulcère du monde, il y a une grande cause générale. Vous l'avez nommée: c'est l'asservissement au passé, le préjugé séculaire, qui empêche de tout refaire proprement, selon la raison et la morale. L'esprit de tradition infecte l'humanité" (Henri Barbusse)

mardi 9 février 2010

Hors du temps

Tout est calme, reposé, la mer s’étend devant moi avec son doux bruit de clapotis. Le soleil vient de disparaître derrière les collines. Le ciel dévoile un subtil mélange de bleu, de gris et de rose. Comment ne pas être sous le charme de ce lieu ? Ici, tout semble être hors du temps. Comme si l’on vivait en parallèle du reste du monde. L’horloge du salon qui sonne chaque heure qui passe semble inutile. Pourquoi s’encombrer d’une montre ? Le temps n’a pas d’importance. On mange quand on a faim, on dort quand on a sommeil, on se réveille lorsqu’on a assez dormi. Cela n’empêche pas d’occuper ses journées efficacement et d’avancer dans son travail. Comme aime le répéter Steve : « prenons chaque jour comme il vient ». On en revient encore à la même conclusion : à trop penser à l’avenir on en oublie le présent.

Pourquoi l’homme s’impose-t-il toujours des contraintes de temps ? Je ne dis pas qu’il est inutile d’avoir un référentiel de temps commun à tous, sans quoi ce serais un sacré bazar mais pourquoi se contraindre quand ce n’est pas nécessaire ? L’homme passe sa vie à regarder l’heure, à compter, le temps qu’il a passé au travail, le nombre de jours qu’il reste avant les vacances, avant la retraite. Tout le monde se plaint du stress, des contraintes au travail, trop de choses à faire, pas assez de temps ; et pourtant, le week-end, ces mêmes personnes se précipitent dans leurs clubs de sport et continuent de se soumettre à des contraintes de temps pour pratiquer leur loisir : durée du match, heure départ… Sans parler de l’esprit de compétition qui règne en maître sur l’ensemble de notre société. Je pense que c’est cela qui m’a fait arrêter les régates. J’ai fini par comprendre que cela allait à l’encontre de tout ce que pouvait représenter pour moi le terme de naviguer. Le fait de naviguer est pour moi un grand moment de liberté, de calme, et de bien être. C’est l’occasion idéale de rentrer en contact avec la nature, de ressentir les éléments. A partir du moment où l’on s’impose un parcours, dans un temps donné, avec des règles précises et une recherche permanente de résultat l’alchimie recherchée n’y est plus.
Oublier l’heure est aussi l’occasion de redécouvrir son corps, apprendre à l’écouter, à le comprendre. On ne mange plus parce que c’est l’heure mais parce que notre estomac commence à pédaler dans le vide et qu’il aimerait bien un peu de grain à moudre. Idem en ce qui concerne le sommeil.
Pour finir, une petite explication : vous avez remarqué que j’aimais particulièrement les petites phrases ou proverbes. En effet j’apprécie énormément le fait de faire tenir en quelques mots l’équivalent de nombreuses pages d’explications. C’est en réalité l’art de la concision. Je trouve fascinant de constater la quantité d’idées et de réflexions que peuvent contenir quelques mots bien choisis et bien ordonnés. Pas besoin de plus…
Enjoy your life, and have a good day!

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