" A l'ulcère du monde, il y a une grande cause générale. Vous l'avez nommée: c'est l'asservissement au passé, le préjugé séculaire, qui empêche de tout refaire proprement, selon la raison et la morale. L'esprit de tradition infecte l'humanité" (Henri Barbusse)

jeudi 23 septembre 2010

On tient le rythme

Aujourd'hui nous avons finit la pose du 4ème clin. Ce qui veut dire qu'il n'en reste plus que 3 à poser par côté. Sachant qu'il nous faut 1jour et demi par paire de clins mais que l'on a tendance à aller de plus en plus vite on devrait avoir finit de poser les clins en milieu de semaine prochaine. L'objectif de départ était d'avoir finit cette étape après 4 semaines donc c'est bon.
A chaque nouveau "morceau" posé le "tas de bois" ressemble de plus en plus à un bateau, c'est magique!


Hier soir je me suis rappelé pourquoi j’étais venu en Australie : l’échange. C’est quand même formidable de pouvoir partager un diner français (des galettes!) avec deux chinois et une allemande. Et surtout c’est formidable de pouvoir discuter et échanger sur nos différentes cultures avec beaucoup de curiosité, d’ouverture d’esprit et d’humour!
C’est tellement facile à partir du moment où l’on oubli ses préjugés et que l’on s’ouvre complètement.
Même si le pays, la langue et la culture sont différents, il faut bien se dire avant tout qu’un homme reste homme, avec les mêmes envies et les mêmes peurs.

J’en profite pour vous faire partager un extrait du livre que je viens de finir intitulé : la maladie a-t-elle un sens. De nombreux passages sont très intéressants mais je ne peux pas recopier tout le livre donc voici un passage - qui d’ailleurs ne parle pas directement de la maladie - mais si vous lisez le reste du livre vous comprendrez le lien...
« L’académie Française de médecine a estimé que le principe de précaution constitue « une pression dangereuse sur la décision politique, un obstacle à la démarche scientifique et aux innovations technologiques … » Cette opinion exprime parfaitement la logique dans laquelle nous vivons. En effet le monde moderne s’est construit autour de l’idée que la nature est dangereuse et que l’être humain a pour vocation d’en comprendre les moindres détails afin de la dominer, de l’influencer et de la contrôler. Notre science est donc devenue une machine de guerre destinée à vaincre la nature en particulier lorsque les manifestations de notre environnement mettent en péril ce que nous croyons être nécessaire pour notre survie. Chaque dépassement des lois naturelles est considéré comme un progrès… Chaque succès renforce notre sentiment de toute puissance. Chaque réussite apaise notre peur de disparaître. La science moderne permet d’espérer l’invulnérabilité et l’immortalité que nos ancêtres enviaient aux dieux. Les scientifiques inventent des moyens pour nous protéger, pour vivre mieux et plus longtemps, éternellement peut-être, pour nous reproduire en plus grand nombre, pour nous étendre indéfiniment, nous l’espérons. L’industrie produit des biens de plus en plus sophistiqués, des innovations à consommer sans modération afin de pouvoir en produire d’autres, encore plus audacieuses, encore plus attractives. L’économie de nos sociétés modernes repose sur cet emballement pour le progrès. Toujours mieux, toujours plus. La croissance de notre monde nous apparaît comme la condition indispensable à sa bonne santé, à notre bonne santé. Il n’est donc pas étonnant que le principe de précaution soit considéré comme un obstacle à l’innovation, un empêcheur de progresser en paix.
Certains esprits s’interrogent sur la définition du véritable progrès pour l’humanité. Vivre plus longtemps, se reproduire en plus grand nombre et s’étende au-delà des limites de notre planète ne constitue pas forcément un mieux pour notre espèce… »

jeudi 16 septembre 2010

Liste au père Noël!

Alors que le bateau prend forme petit à petit je me réjouis chaque jour lorsque je dois utiliser un des merveilleux outils manuels mis à ma disposition. Notre formateur possède un bel échantillon de rabots canadiens de la marque "Veritas" qui sont de vrais bijoux. Vous ne pouvez pas imaginer comme c'est plaisant de travailler avec des outils aussi efficaces, ergonomiques et astucieux. J'en ai toujours été convaincu mais peut être encore plus maintenant, pour faire du bon boulot, il faut des bons outils!
En ce qui concerne le bateau, comme vous pouvez les voir sur les photos les deux premiers clins (planches en bois qui forment la coque) sont en place de chaque côté de la quille. Tout est fixé à l'aide de vis en bronze ou de rivets en cuivre, on a donc appris la technique du rivetage, pas très compliqué si tu fais attention. On a vu aussi bien sûr comment étuver le bois pour pouvoir le courber facilement en suivant la forme de la coque.
Chaque clin doit être travaillé pour s'ajuster parfaitement aux autres pièces avec lesquelles il est en contact. Forcement les angles droits et les lignes droites se font rares sur un bateau donc c'est un vrai travail d'orfèvre pour ajuster tout çà mais tellement plaisant!
Je pense que l'on est dans les temps par rapport à notre planning de construction. Maintenant on va répéter la même opérations pour les 6 autres clins qui constituent chaque demi-coque. Lorsque tout cela sera fini le gros du boulot sera fait, en tous cas le plus compliqué.
Je ne serais pas contre la fait d'accélérer la cadence histoire de se réchauffer parce que 6 degrés dans l'atelier toute la journée c'est un peu frais!
La cohabitation franco-chinoise se passe bien au backpacker, on a décidé avec mes compagnons de chambres de se faire découvrir mutuellement nos spécialités culinaires. Ils ont commencé hier soir avec quelques plats typiques chinois (pas mauvais quoique un peu épicés) et la semaine prochaine je leur apprends à faire des galettes et des crêpes! J'ai même réussi hier soir à leur faire manger du camembert et ils adorent çà!
Ce weekend retour à la ville!

vendredi 10 septembre 2010

Cà commence à ressembler à un bateau!

On est dans les temps, hormis l'étrave qui est victime d'une "petite erreur" et qui nécessite un "petit raccord".
Bon weekend
Par ici les images

jeudi 9 septembre 2010

On avance, on avance, on avance, c'est une évidence...

Les deux pièces (intérieure et extérieure) de l'étrave sont à la forme et assemblées. La quille est assemblée également.
Demain on fixe ensemble la quille, l'étrave et le tableau arrière sur le banc de montage. Et si tout va bien on commence a installer les couples qui nous serviront de moule pour poser les clins.
Vous verrez en plus dans les photos d'aujourd'hui une image du bateau qui est actuellement en construction au chantier. C'est une vedette a moteur réalisée pour un chef Japonais qui tient plusieurs restaurants en Australie.
Comme notre petit canot elle est réalisée presque intégralement en "Huon Pine". C'est une espèce de Pin que l'on trouve uniquement en Tasmanie. Cette espèce d'arbre étant actuellement menacée il n'y en a plus de coupé aujourd'hui. Cela explique son coût très élevé. On fabrique donc avec du bois qui a été coupé il y a plusieurs années a partir d'arbre vieux d'environ 200 ans!

J'ai regarde l'autre soir le film "Adieu Cuba" qui parle de la  révolution "cubaine" et de l'arrivée au pouvoir de Gevara. Very interesting... Et le meilleur moyen de résumer ce film est d'écouter la chanson d'Alain Souchon "Popopo" (merci Maman pour l'info!)


La gueule de beau mec, le béret
Le cigare au bec : parfait
Sur le t-shirt d'Adriana, 
Allons faire un tour sur Internet
Voire si ce guérillero était vraiment le mec net

Popopopo, popopopo

Ce libertador cador
Que tout l' monde adore
Chantait dans la sierra
Son chant de libération
Et de révolution
Est-ce que Juan Perez a aimé cette chanson ?

Popopopo, popopopo

Il disait ses vers sévères aux revolvers
Le poète de la cabaña
Ces cris, ces "tatatata"
Dans la prison d'état
C'était la joie des villageois
"Viva Guevara !"

Pan, pan, pan, pan


Le pistolet sur la tête
Du fonctionnaire bête
Du paysan analphabète
Ce héros romantique
Qu'aimait le petit déclic
Et l'efficacité des armes automatiques

Popopopo, popopopo

Il rêvait des carabines fines du Potemkine
Pour mettre au pas Batista
C'est jamais par plaisir
Par plaisir qu'on tire
Mais pour un monde plus cool
Il faut bien que le sang coule

Popopopo, popopopo

mercredi 8 septembre 2010

La colonne vertebrale prend forme

Decoupe , rabotage et ponçage de l'étrave. Projection des lignes du plan pour tracer sur la pièce d'étrave la forme en "V" ou viendront s'appuyer les clins. Mon meilleur ami de la journée a été un superbe rabot manuel "Made in Canada", d'un efficacité redoutable et qui coute la modique somme de 400$. J'ai aussi découvert le maniement de la Wastringue, sorte de petit rabot pour les formes convexes ou concaves, très pratique!
Demain je vais jouer du ciseau pour tailler dans l'étrave la surface plane ou viendront s'appuyer prochainement les clins.
Je complète l'album photo bien sur!

mardi 7 septembre 2010

Le bateau commence à prendre forme

Par ici pour les photos avec les légendes.
Aujourd'hui nous avons préparé une partie des différentes pièces qui vont constituer la quille et l'étrave. Assemblé le tableau arrière ainsi que les 3 morceaux de la partie intérieure de l'étrave par collage à l'epoxy. Puis en fin d'après midi j'ai commencé les fines membrures qui prendront place ultérieurement à l'intérieur de la coque.
Je trouve petit à petit les réponses aux questions que je me posaient sur la construction d'un bateau en bois et même plus généralement sur la menuiserie. Contrairement à la menuiserie traditionnelle rien n'est jamais vraiment droit ou d'équerre sur un bateau! Que des courbes et des angles...
En tous cas je peux vous dire que c'est un travail passionnant, extrêmement complet et qui demande quand même un minimum de jugeote et surtout une bonne vision dans l'espace pour reporter les tracés des plans sur les pièces et visualiser la géométrie des différents assemblage. C'est un métier...

lundi 6 septembre 2010

Vivement demain!


Bizarre, je crois que je vais dire çà tous les soirs…
Comme d’habitude j’étais un petit peu en avance ce matin pour ma rentrée des classes (à peine 40 minutes, qu’est ce qu’il roule bien mon 4*4 !). J’ai fait connaissance avec les employés du chantier puis avec les autres stagiaires. Super ambiance. Nous sommes seulement 4 stagiaires pour un professeur ce qui assure une haute qualité d’enseignement, qualité qui a un prix bien sûr !
Comme je m’en doutais je suis le seul jeune (enfin je veux dire pas retraité !) mais a priori je suis celui qui a le plus d’expérience en bateaux et en travail du bois. Mes 3 collègues sont tous originaires d’Australie, Queensland pour 2 d’entre eux et South Australia.
Cette première journée a été consacrée à la présentation du chantier et des outils, on a parlé un peu des différentes étapes de la construction puis étudié les plans du bateau. Le bateau que nous allons fabriquer est un petit canot voile aviron en construction à clins qui porte pour nom « Foster 10 », du nom de son architecte et 10 pour la longueur, en pieds bien sûr ! (3,048m)
Tout sera réalisé à partir d’essences de bois locales, à savoir « l’huon pine » rare et très cher, le « king billy pine », le « tas hoak » et un peu de « blue gum tree » je crois. Mais je vous reparlerais des ces différents bois plus tard car il y a plein de choses à dire !
On a occupé la dernière heure de l’après midi à choisir puis raboter les différents morceaux de bois qui vont nous permettre de fabriquer la grande pièce centrale qui par de l’arrière du bateau, courre sous la coque et qui se prolonge jusqu’à l’avant pour faire l’étrave.
Pour mettre un peu de piment dans l’affaire tous les plans sont dimensionnés dans le système impérial, donc en pieds et en pouces mais comme la machine à raboter est française l’échelle est en centimètres ! Vive les conversions !
Pour la petite histoire cette raboteuse « made in France » vieille de 60 ans porte le nom quelque peu prétentieux mais paraît-il justifié « d’invincible » ! Elle permet de travailler de manière redoutablement efficace de très grosses pièces de bois.
Demain on va attaquer les choses sérieuses et on n’aura pas trop de 7 semaines pour finir ce bateau car la quantité de travail pour mener à bien ce projet paraît assez impressionnante ! En espérant que mes « trois grand pères » arrêtent de couper le prof toutes les 5 minutes pour raconter leur vie… C’est pas le tout mais on a un bateau à construire quand même !

dimanche 5 septembre 2010

On y est...

Dans quelques heures je vais enfin commencer ma formation tant attendue...
Mon dernier weekend sur Hobart aura été très pluvieux, le temps idéal pour glander! J'ai quand même finit par embarquer mes affaires dans le 4*4 et boucler le ménage de l'appart ce soir, tout çà en moins d'une heure!
Demain matin levé aux aurores pour prendre la route et être dès 8h à ma formation. La mauvaise nouvelle c'est que je n'ai pas eu de nouvelles de la chambre que j'avais réservée donc je me retrouve un tout petit peu à la rue... C'est ce qui s'appelle se faire planter!! Tant pis, plan B, je vais ressortir ma toile de tente et squatter le terrain de camping qui est juste à côté du centre de formation en attendant de trouver autre solution...ou pas!
Je vous en dirais plus demain quand je serais rentré dans le vif du sujet!
Take care